Un plafond en béton contre les chauves-souris

    Malgré la crise du coronavirus, certains chantiers sont toujours en cours chez nos partenaires. C’est le cas de celui de la clinique ophtalmologique St-Raphaël de Mbuji-Mayi. N’étant pas en mesure de rester en RDC, le Dr Richard Hardi, ophtalmologue hongrois, garde néanmoins un œil très attentif sur l’avancement de la construction. Voici son témoignage :

    « Ma décision n’allait pas de soi, mais elle s’imposait à moi… Je devais d’urgence rentrer à la maison. Mon passeport allait expirer au début du mois d’avril et les nouvelles de la mi-mars sur le coronavirus ne présageaient rien de bon ! Heureusement, j’ai réussi embarquer dans l’un des derniers vols vers l’Europe pour renouveler mon passeport.

    Comme la clinique ophtalmologique Saint-Raphaël a mis en place un système de travail minimum, côté médical, je ne me fais guère de soucis. Par contre, suivre l’avancement du chantier constitue un vrai défi. Une chance que l’envoi de vidéos et fichiers audios en tous genres soit devenu un jeu d’enfant à l’heure actuelle. J’ai donc demandé à James, notre « homme à tout faire », d’être notre reporter sur le terrain. Un rôle qu’il a accepté avec grand plaisir !

    En ce moment, le nouveau bâtiment pour les opérations est en construction et nous sommes arrivés à la partie la plus délicate : le plafond. Je voudrais qu’il soit vraiment solide pour le bloc opératoire. La solution la plus simple couramment utilisée dans le pays, c’est l’utilisation de plaques « triplex ». Mais ici, des rats risquent de venir les ronger et d’y emménager ! Dans de nombreux cas, nous avons constaté, dans les hôpitaux ou nous allons en mission, que de la poussière, de la fiente de chauves-souris et d’autres surprises pouvaient tomber du plafond. Imaginez-vous les conséquences très désagréables et tragiques que cela pourrait avoir pendant une opération.

    Je me souviens qu’un jour, une fourmi s’est soudainement retrouvée dans le champ de mon microscope lors d’une opération oculaire ! Une scène terrifiante… S’étant arrêtée sur la paupière du malade, elle regardait autour d’elle ! La pauvre, je suis sûr qu’elle n’a pas compris ce qui lui arrivait et pourquoi nous étions si agités… « Pourquoi criez-vous tant ? Je me suis juste arrêtée en cet endroit lumineux pour me dorer la pilule … » Bref, je ne voudrais jamais voir ce genre de situation arriver dans notre clinique.

    Nous avons donc décidé de construire un plancher en béton armé pour le plafond. Avec le modèle recommandé par notre expert ingénieur et les talents que nous possédons dans l’équipe, ces travaux sont sur la bonne voie ! Le bois nécessaire pour la charpente a déjà été acheté. Dès que la deuxième ceinture, le plafond et le plancher seront prêts, le meilleur menuisier de la région entrera en action… Nous commencerons le toit !

    D’ici là, stop à ce satané virus ! Ça suffit ! Qu’il épargne au moins l’Afrique, car ici il y a déjà trop de souffrance et de malheurs ! »

    Depuis lors, le plafond en béton a été terminé avec succès et nous avons reçu des photos de la part du docteur Richard :

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