Le jeune Emmanuel, 18 ans, a des problèmes oculaires depuis son enfance. Sa famille ne roule pas sur l’or. Le papa d’Emmanuel est décédé et sa maman travaille la terre pour nourrir ses cinq enfants, quatre garçons et une fille. Elle ne possède pas l’argent nécessaire pour financer un traitement médical, le transport à la clinique et les médicaments. La maladie oculaire de l’adolescent n’a donc jamais été traitée.
Mais en dépit de tous ces problèmes, Emmanuel continue d’aller à l’école. Il voit mal au tableau et est victime de harcèlement de la part de certains élèves. Cela ne l’empêche toutefois pas d’étudier avec acharnement. Il est en dernière année secondaire et a choisi comme matières diplômantes la physique, la chimie et la biologie. « Mes problèmes oculaires s’aggravaient progressivement et j’avais de plus en plus de peine à étudier. Je ne parvenais plus à aider maman à travailler la terre ou faire du sport avec mes amis, » raconte-t-il.
Heureusement, Emmanuel entre en contact avec l’un des enseignants spécialisés de notre programme ‘Éducation inclusive’. En octobre 2017, Lumière pour le Monde a lancé ce programme pilote pour aider les enfants malvoyants dans les écoles de l’évêché de Kabgayi. Celui-ci a pour but d’identifier les enfants atteints de déficience visuelle et de faire en sorte qu’ils reçoivent les soins oculaires nécessaires et les aides visuelles appropriées. En outre, nous leur offrons un suivi et un accompagnement personnalisés afin que leur scolarité se déroule le mieux possible.
L’enseignant spécialisé du projet réfère Emmanuel et sa maman à la clinique ophtalmologique de Kabgayi. Il s’agit d’une clinique partenaire de Lumière pour le Monde qui est aussi un centre de référence pour les soins oculaires au Rwanda. Le pays ne compte que 22 ophtalmologues diplômés. L’accès aux soins oculaires de qualité n’est donc pas une évidence, surtout pour les catégories les plus pauvres de la population. Le médecin constate chez Emmanuel une cataracte bilatérale. Le garçon doit être opéré sous anesthésie générale. Sa maman a un peu peur de l’opération, qui consiste en l’implantation d’une lentille artificielle. L’équipe médicale la rassure car le docteur Théophile Tuyisabe, directeur médical de la clinique ophtalmologique de Kabgayi, et son équipe sont très expérimentés. Ils ont en effet réalisé pas moins de 6.977 opérations oculaires en 2019, dont 923 sur des enfants.
Après l’intervention, Emmanuel voit beaucoup mieux qu’avant, mais il ne retrouvera jamais une vision parfaite parce que l’opération est intervenue trop tard. C’est la raison pour laquelle le dépistage précoce de la cécité chez les enfants est une priorité pour Lumière pour le Monde. Emmanuel doit toujours utiliser un télescope, une loupe et des lunettes pour suivre en classe, mais il précise qu’il s’y est habitué et que cela ne constitue pas un obstacle pour ses études. Les enseignants spécialisés du programme d’éducation inclusive l’accompagneront tout au long de son parcours scolaire.
Une opération de la cataracte pouvant rendre la vue coûte à peine 150 euros et a un impact immédiat sur la vie d’un jeune comme Emmanuel. Faites un don aujourd’hui. |